Déchets du bâtiment : vers la gestion collective de nos déchets ?
Dans un contexte mondial qui a pour maître mot la réduction des impacts environnementaux de tout un chacun, le sujet du traitement des déchets est devenu essentiel pour les particuliers comme pour les entreprises.
ARBA, coopérative engagée, prend le sujet à bras le corps pour faire évoluer ses pratiques et trouver des solutions pertinentes dans un objectif tant environnemental qu’économique.
La gestion collective des déchets, pour quoi faire ?
Enjeu majeur des acteurs de la construction, l’optimisation de la gestion des déchets est un sujet de préoccupation pour notre coopérative et l’ensemble de nos artisans adhérents. Aujourd’hui avec le Décret 5 flux, les professionnels ont l’obligation de trier 5 types de matériaux afin qu’ils puissent être revalorisés. Ce qui implique la mise en place d’un système de gestion regroupant les process de tri, les types de contenants utilisables, le transport, les modes de collectes…
Et puisque ce sujet nous concerne tous, nous, artisans et coopérative du bois, avons décidé de mener un projet de gestion collective des déchets avec l’ensemble de nos adhérents. Dans une démarche de développement durable, notre coopérative ARBA étudie ainsi les différentes solutions et possibilités quant au traitement de nos déchets et ceux de nos artisans adhérents, afin de réduire collectivement notre empreinte environnementale tout en optimisant les coûts et les ressources.
L’étude des différentes solutions de gestion de collecte des déchets
Ce projet de gestion collective des déchets est entré dans sa phase d’étude. Commissions, visites d’installations chez nos artisans adhérents, discussions avec nos prestataires… différents événements sont ainsi régulièrement organisés afin de réaliser un audit des pratiques et de faire émerger les bonnes pratiques et les solutions les plus adaptées.
L’étude terrain
L’équipe ARBA en charge du traitement des déchets se déplace chez les artisans adhérents pour :
- observer leurs installations,
- connaître leur capacité de stockage,
- chiffrer les coûts engendrés,
- comprendre leurs contraintes,
- et étudier la solution choisie de valorisation de leurs déchets.
Les prochaines étapes
À la suite de cette étude terrain, l’enjeu sera de déterminer le mode de fonctionnement le plus adéquat pour la coopérative et l’ensemble de nos artisans adhérents. L’objectif étant d’obtenir un écosystème de valorisation des déchets plus écologique, plus économique et le moins contraignant possible pour les adhérents.
La gestion des déchets, porte d’entrée vers une meilleure revalorisation de ceux-ci
Il existe de nombreuses méthodes de traitement selon le type de déchet traité. En effet, le nombre de recyclages possibles n’est pas le même selon le matériau. Par exemple, le carton est recyclable sept fois, le papier est recyclable une dizaine de fois tandis que le verre est recyclable à l’infini.
Un tri efficace en amont permet alors de traiter chaque déchet de la façon la plus optimale même s’il nécessite de l’espace, du temps voire des coûts supplémentaires pour les organisations.
Aujourd’hui, dans le cadre du Décret 5 flux, les entreprises ont l’obligation de trier les 5 matériaux suivants : les papiers-cartons, les métaux, les plastiques, le verre, et le bois. Chaque matériau nécessite un traitement bien spécifique pour qu’il soit (re)valorisé au mieux.
Différents types de traitement selon les déchets
Les cartons-papiers
Les cartons sont d’abord placés dans un pulpeur pour être brassés avec de l’eau afin de rompre la fibre de cellulose. Ils sont ensuite épurés puis raffinés pour en extraire les substances inutiles. La pâte créée est alors essorée pour en obtenir un produit brut qui sera transformé en nouveau carton.
Le papier suit à peu près le même parcours lors du processus de recyclage avec un désencrage lorsque nécessaire.
Les plastiques
Le plastique est plus compliqué à recycler car les procédés peuvent différer selon le type de plastique. Son recyclage reste cependant essentiel puisque recycler une tonne de bouteilles en plastique permet d’économiser 830 litres de pétrole.
Les métaux
Du côté des métaux, principalement l’acier et l’aluminium, leur recyclage est beaucoup plus simple. L’acier est dépouillé du fer qu’il contient avant d’être fondu et reconstitué en lingot. L’aluminium est, quant à lui, recyclable à l’infini et à 100%. Ceci grâce à un procédé qui n’altère pas le métal ni ses propriétés et qui ne consomme que 5% de l’énergie nécessaire à l’extraction et au traitement du minerai de bauxite.
Le verre
Tout comme l’aluminium, le verre est lui aussi recyclable à 100% et à l’infini.
Le principe de recyclage du verre est le suivant :
Le calcin est fondu dans un four à une température de 1400°C associé à de la silice, de la soude, du calcaire et des colorants.
La pâte en fusion passe dans un moule où elle est soufflée puis refroidie.
On obtient alors une pâte de verre que l’on peut transformer en différents objets.
Le bois
Il faut distinguer les bois de classe A qui sont non traités, des bois de classe B qui sont faiblement traités. Les déchets bois de classe A ont de nombreuses solutions de valorisations grâce à leur incinération permettant la récupération d’énergie (sous forme de chaleur ou d’électricité). Ils peuvent également être broyés pour devenir de la biomasse.
Il est beaucoup plus difficile de valoriser les déchets bois de classe B qui sont des composés de bois d’emballages traités, des bois d’ameublements (planches, contre-plaqués) et des bois de démolitions et qui peuvent contenir des produits chimiques. Lors de leur traitement, les déchets bois de classe B sont préparés puis valorisés auprès d’industries spécialisées dans la fabrication de panneaux de particules, leur offrant ainsi une seconde vie.